Si vous écoutez mon podcast régulièrement, il y a de fortes chances que vous soyez passionné·e par le dessin. Peut-être que vous en avez déjà fait votre activité ou que vous envisagez de le faire prochainement.
Si vous êtes dans le deuxième cas de figure, que vous avez un boulot à temps plein et que vous pensez à faire une reconversion ou démarrer une activité d’illustratrice en parallèle de votre job, avec cet épisode, je veux vous aider à vous projeter, et surtout à déterminer si oui ou non le métier de l’illustration commerciale est fait pour vous.
Parce que c’est vrai que, de loin comme, l’idée d’être artiste, de vivre de sa créativité librement, de ne plus avoir de patron sur le dos, ça peut faire rêver mais ça peut aussi faire très peur. Et quand on débarque dans ce milieu sans en connaître les codes, il peut être difficile de se sentir légitime et de savoir si on a la moindre chance de pouvoir en vivre un jour.
Écoutez l’épisode pour découvrir :
- À quoi ressemble le quotidien d’un·e illustrateur·trice commerciale
- Les 3 étapes pour se lancer dans l’illustration
- Les bonnes questions à se poser avant de se lancer
Et plein d’autres choses !
Liens mentionnés dans cet épisode :
#33 : Les 3 branches de l’illustration : comment bien choisir ?
#74 – Comment des contraintes peuvent avoir un impact positif sur la créativité ?
Transcription générée par ordinateur (elle peut être incomplète par rapport à l’épisode).
Est-ce que le métier de l’illustration commerciale te correspond ?
Si tu écoutes ce podcast, il y a de fortes chances que tu aimes le dessin. Peut-être même envisages-tu de te lancer dans une carrière d’illustrateur·trice. Si tu as un emploi à temps plein et que tu songes à une reconversion ou à débuter une activité d’illustration en parallèle de ton job, tu te poses sans doute beaucoup de questions. L’une des plus importantes étant : est-ce que le métier de l’illustration est fait pour toi ?
En effet, de loin, être artiste, vivre de sa créativité, être libre et ne plus avoir de patron sur le dos, ça peut faire rêver. Mais cela peut aussi faire peur : quand on débarque dans ce milieu, on ne connaît pas forcément les codes, on ne sait pas si c’est un métier viable, si on a une chance de pouvoir en vivre, etc.
Parce que je sais que c’est compliqué d’avoir toutes ces questions en tête, je voudrais commencer par te dire que tous les illustrateurs commencent quelque part. Si aujourd’hui tu te trouves au tout premier chapitre de ton aventure dans l’illustration, je vais tenter de répondre à quelques-unes des questions que tu pourrais avoir concernant ce métier pour t’aider à déterminer si c’est une voie qui te correspond.
Qu’est-ce que le métier de l’illustration ?
Il est important de rappeler ce qu’est véritablement le métier de l’illustration et en quoi il consiste. L’illustration est un vecteur de la communication visuelle qui, dans un contexte de marketing, sert à véhiculer un message. Être illustratrice, c’est l’art de raconter une histoire ou de valoriser un produit ou un texte à travers le dessin.
Traditionnellement, l’illustration est souvent perçue comme une forme de création « utilitaire » contrairement au dessin d’« art » qui, lui, est perçu comme une forme d’expression plus personnelle. Cela ne signifie pas qu’en tant qu’illustrateur·trice, on ne puisse pas mettre en avant sa personnalité. Bien au contraire, souvent, les illustrateur·trice·s sont justement sollicité·e·s pour leur style et leur patte unique.
Je distingue trois branches principales dans l’illustration : l’illustration commerciale, l’illustration jeunesse, et l’illustration de produits pour sa boutique en ligne. J’avais d’ailleurs enregistré un épisode à ce sujet (épisode 33), où j’expliquais les différences entre chaque branche. Si cet épisode t’intéresse, je t’invite à l’écouter sur www.elodie-illustrations.net/33.
Bien sûr, il existe des illustrateur·trice·s qui combinent ces branches, mais il est crucial de comprendre que ce sont des modèles économiques différents, nécessitant donc des stratégies de communication distinctes. Aujourd’hui, dans cet épisode, nous allons nous intéresser à la branche qui, selon moi, est la plus facile d’accès : l’illustration commerciale. À travers cet épisode, je vais tenter de te donner des clés pour déterminer si cette branche est faite pour toi.
Définition de l’illustration commerciale
Pour que tu puisses avoir toutes les cartes en main pour réfléchir à cette question, je vais tenter de t’expliquer concrètement en quoi consiste le métier d’un·e illustrateur·trice commercial·e, à quoi ressemble son quotidien, ses projets, etc.
Un·e illustrateur·trice commercial·e ne travaille jamais seul·e. Iel reçoit des briefs (ou cahiers des charges) de la part de ses clients pour des projets aussi variés que l’illustration d’un article de magazine, un packaging de gâteau, une publicité pour une grande enseigne, etc. À l’ère du numérique, l’illustration est partout et les opportunités aussi. Les projets d’illustration sont très variés et leur nature dépendra surtout de ta niche et de ta clientèle cible.
Pour expliciter ces termes :
- Niche : portion étroite du marché correspondant à une catégorie de clients dans un domaine ou un secteur précis (ex : le luxe, la mode, la culture, le féminisme, l’actualité, la nourriture).
- Clientèle cible : les clients qui pourraient avoir besoin d’illustrations dans ta niche.
Les types de projets sont multiples : illustration pour des magazines, des couvertures de livres, des packagings et bien d’autres.
Les avantages de l’illustration commerciale quand on débute
Personnellement, j’ai commencé mon activité d’illustratrice dans l’illustration commerciale. Je trouve que c’est la branche la plus accessible pour plusieurs raisons :
- L’illustration est un outil de communication au même titre que la photo. Chaque entreprise, marque, magazine a besoin de communiquer, ce qui signifie que les opportunités sont illimitées.
- L’illustration apporte une touche d’humanité et permet de représenter des concepts abstraits que la photo ne peut pas toujours capter.
Pas besoin d’être connu·e ou d’avoir une grosse notoriété pour trouver tes premiers clients. Ton travail parle de lui-même. Tu peux commencer par de “petits” clients pour te faire la main, puis élargir ton champ d’action avec des clients d’envergure nationale ou internationale, contribuant ainsi à étendre ta notoriété et le rayonnement de ton travail.
Travailler avec des briefs est le meilleur moyen de progresser. Les contraintes favorisent la créativité, comme j’en avais déjà parlé dans un épisode précédent. Entre 2010 et 2015, j’ai fait mes plus gros progrès grâce à cette méthode. Si tu aimes le contact humain et que tu as besoin d’un brief et d’une deadline non négociable pour vaincre la procrastination, c’est idéal (cf Florence Gendre).
En répondant à une demande existante, tu travailles avec des clients ayant des besoins précis pour leur marque ou produit, ce qui est plus haut dans la hiérarchie des besoins que le besoin comblé par un client achetant une affiche. Cela permet de travailler sur des projets concrets et d’éviter la procrastination. De plus, travailler en équipe est une composante essentielle.
Les étapes pour se lancer dans l’illustration
Pour devenir illustratrice freelance, voici les étapes à suivre :
Étape 1 : Étude de marché
- Découvrir les différents marchés.
- Choisir une niche et sa clientèle cible.
Étape 2 : Positionnement
- Comprendre ce qui se vend.
- Développer un portfolio adapté.
- S’intéresser aux tendances. Suivre les tendances de la mode, de la décoration intérieure ou d’autres domaines où l’illustration est utilisée peut aider à créer des illustrations qui plaisent au marché actuel. Si ce n’est pas le cas, je te conseille de passer du temps sur les réseaux sociaux en suivant des illustrateurs qui t’inspirent ou encore sur Pinterest qui regorge d’inspiration pointue.
Étape 3 : Visibilité
- Le fait de ne pas avoir de patron sur le dos implique que tu vas devoir apprendre à promouvoir ton activité. Heureusement, notre travail parle de lui-même, ce qui évite de devoir faire un travail de commercial.
- Créer une présence en ligne (site internet + réseaux sociaux) et prospecter.
- Créer un compte Instagram et partager tes créations, ton quotidien, développer une communauté, etc.
- Créer et mettre régulièrement à jour ton portfolio (site internet très simple : page d’accueil, portfolio, page à propos) et prévoir un moyen de te contacter.
- Démarcher les clients potentiels.
Remarque que je n’ai pas mentionné faire les beaux-arts ou entrer dans une école réputée pendant cinq ans. Aujourd’hui, pour développer et faire décoller ton activité d’illustrateur·trice commercial·e, tu n’as besoin de suivre que ces trois étapes. Cela demande du travail, ce n’est pas immédiat, mais c’est le chemin à suivre. Donc, attention à ne pas zigzaguer en suivant l’objet brillant.
Tu n’as pas non plus besoin de créer un portfolio papier (ça coûte cher et ce n’est pas la priorité quand on débute). Donc, je répète, les trois étapes sont :
- Étude de marché
- Positionnement
- Visibilité
À quoi ressemble le quotidien d’un·e illustrateur·trice ?
Pas de boss et des horaires flexibles. Certaines journées peuvent être intenses, avec du travail du matin au soir, tandis que d’autres peuvent être plus relax, te permettant de prendre une promenade par exemple. Tu peux travailler de chez toi ou, si tu habites en ville, prendre un espace de co-working pour rompre la solitude.
Ton quotidien est composé de plusieurs activités :
- Travailler sur des projets
- Prospecter
- Mettre à jour ton site web et ton portfolio
- Créer du contenu pour les réseaux sociaux
- Si tu as le temps, travailler sur des projets personnels ou collaborer avec d’autres artistes
Les bonnes questions à se poser avant de se lancer
- Votre pourquoi ? Ta motivation à faire ce métier est ce qui va te “driver” tout au long des premières étapes, souvent difficiles. Il est donc important de bien définir cette motivation.
- Bilan de compétences : Dessin, logiciels, communication ? Où en es-tu ? Si tu débutes dans tous ces domaines, c’est ok. Il faut bien commencer quelque part, mais avoir conscience de tes points faibles te permettra de savoir où tu dois t’améliorer.
- Solitude : Aimes-tu travailler seule ? Lorsqu’on est à son compte, surtout les premières années, on est souvent seul·e.
- Plan pour se lancer : Un side project ? Se déclarer en freelance en parallèle de ton boulot actuel peut te permettre de commencer à développer ton activité sans prendre de risque et éventuellement commencer à générer des revenus supplémentaires.
Si tu souhaites en savoir plus sur le quotidien d’un·e illustrateur·trice commercial·e, je mettrai dans la description de cet épisode des liens vers les épisodes où j’ai interviewé certains d’entre eux, comme Laura Lhuillier, Florence Gendre, Hélène Cayre, Edouard Pont, Blachette, qui sont tous des illustrateur·trice·s commerciaux·ales.
Merci de partager cet épisode avec tes ami·e·s, ça m’aide beaucoup, ça aide le podcast et la communauté. N’oublie pas qu’il y a de la place pour tout le monde. Partager tes connaissances ne te fera pas d’ombre, mais contribuera à faire de toi une meilleure personne et ajoutera plus de beauté dans ce monde.
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L’avis de la semaine
Merci
⭐⭐⭐⭐⭐
Toujours instructif le podcast d’Elodie est une mine d’informations utiles, que dis-je, c’est une vraie pépite !
— Petulafleur
The Comments
Emorine Marie-Pierre
Bonjour,
Vraiment super intéressant, merci beaucoup.
Petite question, faut-il avoir un agent pour l’illustration commerciale ?
Faut-il aussi le sdémarcher au cas où ?
et quels sont leurs critères de sélection ?
Merci infiniement
Marie-Pierre
Ëlodie
> Emorine Marie-PierreCe n’est pas une obligation, mais c’est vrai qu’un agent peut ouvrir beaucoup de portes :). Mais certains illustrateur·trice·s s’en passent très bien 🙂
Lou
Bonjour Elodie,
Merci pour ce dernier podcast qui vient de faire un déclic en moi !
As-tu des ressources sur comment faire une étude de marché ? C’est le seul point que je n’arrive pas à visualiser..
Bonne journée
Ëlodie
> LouBonjour Lou ! C’est quelque chose que je traite dans ma formation “Illustration, l’Atelier” qui revient en septembre ! 🙂
https://elodie-illustrations.net/ia-liste-attente-2024/