
Vous avez l’impression de ne pas avoir de style… et ça vous bloque ?
Et si c’était justement une bonne nouvelle ?
Dans cet épisode, je vous invite à changer de regard sur cette période de recherche et à voir ce flou non pas comme un défaut, mais comme une étape essentielle (et fertile) de votre parcours.
✨ Écoutez cet épisode pour découvrir :
- Pourquoi ne pas avoir encore de style n’est pas un problème,
- Les erreurs à éviter quand on cherche à se démarquer,
- Comment amorcer une vraie exploration personnelle… sans pression.
Un épisode qui fait du bien si vous avez besoin d’avancer avec une méthode claire.
Dans cet épisode, j’ai parlé de :
- Maite Leon
- Clotilde Boucard
- Maurits Cornelis Escher
- Austin Kleon (Voler comme un artiste)
- How to illustrate in 10 steps (article du processus de Kelly Smith)
- Mon processus pour créer et coloriser mes illustrations de A à Z (je vous montre comment je fais mes photomontages)
- Florence Gendre
- Laura Lhuillier
- La coupe mulet dans Stranger Things 😅
Transcription générée avec l’intelligence artificielle (elle peut être incomplète par rapport à l’épisode).
Bonjour à toutes et à tous. Je suis Ëlodie et tu écoutes Illustration, le podcast. Aujourd’hui, on va parler d’un sujet qui revient sans cesse dans nos échanges et qui, je crois, te passionne autant que moi. Avoir un style reconnaissable, construire un univers personnel, affirmer une identité forte. En bref, comprendre comment un style s’affirme avec le temps et comment le nourrir pour qu’il reste vivant, cohérent et aligné avec qui tu es. Si tu es en train de chercher style, cet épisode transformé en article est là pour t’accompagner.
Pourquoi le style compte vraiment
Un style affirmé te permet de te démarquer, d’être identifié·e rapidement et de créer une continuité visuelle rassurante pour les clients comme pour ton audience. Contrairement à une croyance tenace, le style n’est pas un don tombé du ciel. C’est un processus, parfois conscient, parfois moins, qui se construit au fil de la pratique, des influences et des choix que tu poses. Chez chaque illustrateur·trice qui attire des projets, il y a eu un moment de recherche, d’exploration, de tri. Il n’existe pas de raccourci magique, mais il existe une méthode simple et exigeante à la fois, pour toutes celles et ceux qui sont en train de chercher style.
Le style évolue avec toi
Ton style n’est pas un objet figé. Il évolue tout au long de ta vie et de ta carrière. C’est d’ailleurs fascinant à observer chez les artistes que tu admires. Remonter dans l’historique de leurs publications permet souvent de voir une trajectoire claire. La palette bouge, les sujets changent, le trait s’affine, l’écriture visuelle se précise. Et pourtant, une graine de cohérence était déjà là. Je pense par exemple à Maïté Léon, que je suis depuis des années. Son travail a suivi une très belle évolution, mais je reconnais immédiatement sa patte. Certaines couleurs récurrentes traversent son œuvre, comme le rose vif, le bleu électrique ou le rouge. Ce sont des marqueurs visuels qui, au fil du temps, composent une identité stable, même lorsque d’autres éléments se transforment. Voir cela est précieux pour quiconque continue de chercher style.
Un style, ce n’est pas qu’une palette
On réduit trop souvent le style à une palette de couleurs ou à une technique. Or, ton style, c’est aussi un ton, une sensibilité, des thèmes récurrents, une manière de cadrer, de raconter, d’épurer ou au contraire de foisonner. Je pense à une ancienne étudiante de ma formation. Son compte montre une bascule récente vers des tons plus pastel, l’apparition du rose, la présence plus fréquente de personnages. Pourtant, on reconnaît toujours sa patte. Le dessin et l’intention restent le fil conducteur. C’est un bon rappel pour celles et ceux qui hésitent, doutent, continuent de chercher style: ta cohérence ne tient pas à un détail isolé, mais à un ensemble d’indices visuels reliés par qui tu es.
Nous sommes des éponges à tendances
Qu’on le veuille ou non, nous absorbons des tendances. Elles circulent entre l’art, la mode, la déco, la culture populaire. Certaines reviennent, transformées, avec la force de la nostalgie. Tu l’as sans doute remarqué avec la coupe mulet qui ressurgit. Il ne s’agit pas de suivre tout ce qui passe, mais d’être suffisamment à l’écoute pour comprendre ce qui résonne avec ton univers. S’intéresser à ces mouvements t’aide à ajuster, actualiser, faire respirer ton style. C’est une ressource, pas une injonction. Et si tu continues de chercher style, observe moins le phénomène à la surface et plus ce qu’il te fait ressentir. La bonne question n’est pas « est-ce à la mode » mais « est-ce fidèle à ce que je veux transmettre ».
Mon exemple personnel pour ancrer l’introspection
Pour que ce soit concret, je partage un bout de mon propre ancrage. Depuis toujours, j’ai une vieille âme. J’aime les époques passées, les objets qui traversent les décennies, les papiers anciens, les photos et cartes postales qui racontent des vies, la pierre et la patine. Petite, j’ai connu mes arrière-grands-parents, nés au tout début du XXe siècle. Sur l’Île d’Oléron où j’ai grandi, j’ai souvent ressenti un décalage temporel, comme si on vivait un peu en retrait du rythme des grandes villes. Ce sentiment s’imprime dans ce que je fais. Dans mes images, j’essaie de bannir les marqueurs trop datés de notre époque, pour créer cette impression flottante d’intemporalité. Dans ma vie de tous les jours, j’aime les vieilles boutiques d’affiches, les expos de peintres du XIXe, les quartiers anciens de Paris, une déco vintage, les livres d’un autre temps. Tout cela transpire dans mes dessins comme dans ma communication. Si tu es en train de chercher style, cherche aussi ce qui, chez toi, persiste depuis l’enfance et que tu ne peux pas ne pas mettre dans ton travail.
Au-delà des éléments concrets, je veux transmettre deux émotions: la nostalgie et une forme d’élégance, une idée de luxe simple. C’est important, car cela rappelle que le style n’est pas seulement une affaire de trait. C’est un univers. C’est pour cela que je répète souvent que savoir bien dessiner n’est pas la seule compétence décisive. L’essentiel est d’assumer ce que tu veux faire sentir. Et c’est une excellente boussole quand tu continues de chercher style, parce que cette boussole t’aide à dire oui ou non à des choix visuels précis.
Cohérence et image publique
Ton univers ne s’exprime pas uniquement dans tes illustrations. Il passe aussi dans les photos et vidéos que tu partages sur un compte pro. Tout communique. Une simple photo de vacances dit quelque chose de toi selon l’angle, le traitement, l’ambiance. L’idée n’est pas de tout contrôler, mais d’être conscient·e des effets. On m’a déjà demandé si je faisais exprès de m’habiller toujours dans des tons similaires. Je ne force rien, j’aime simplement certaines couleurs. Mais à force, des automatismes se créent et renforcent une cohérence d’ensemble. Si tu es en train de chercher style, regarde avec douceur et lucidité tout ce qui gravite autour de tes images. La cohérence naît aussi de ces détails.
La méthode en quatre étapes
Pour structurer ce chemin, je te propose une méthode simple en quatre étapes. Elle n’a rien de spectaculaire, mais elle est robuste, et elle t’aidera à avancer si tu continues de chercher style.
Étape 1 L’introspection
Commence par une vraie introspection. Quelles sont tes valeurs, ce qui compte pour toi, ce qui te fait vibrer au quotidien. Cherche dans ta mémoire ce qui ne bouge pas. Quelles émotions veux-tu transmettre. Quel monde veux-tu faire ressentir dans tes images. Ton style ne se résume pas à une palette ni à une technique. Il s’appuie sur ta personnalité, qui reste le socle stable malgré l’évolution des goûts. Tu n’es pas obligé·e d’avoir un manifeste ultra écrit. Quelques phrases suffisent. L’important est que ce soit vrai. Si tu es en train de chercher style, reviens à ces questions régulièrement, note des réponses simples et concrètes, et laisse-les infuser ton travail.
Étape 2 L’inspiration
Il est temps de te décomplexer sur l’inspiration. Personne n’invente depuis le vide. Les tendances remixent sans cesse des bases plus anciennes. Le piège, c’est de ne s’inspirer que d’illustrateurs et d’illustratrices. C’est ainsi que naît ce que j’appelle le téléphone arabe illustré. On copie l’apparence sans la pensée, on perd l’âme en route. L’exemple de Malika Favre l’illustre bien. Son style graphique et pop paraît simple, ce qui le rend très copié. Pourtant, il est rarement égalé, car il repose souvent sur une double lecture, un second sens caché dans l’image. Cette profondeur, on ne la reproduit pas en imitant seulement la surface. Pour éviter ce piège, va chercher à la source. Dans Steal Like an Artist, Austin Kleon propose de dessiner l’arbre généalogique des inspirations de l’artiste que tu admires. Choisis deux ou trois personnes références. Remonte d’où iels tirent leurs influences. Puis encore un cran au-dessus. Quand tu ne peux plus remonter, crée ta propre branche. C’est une démarche claire et visuelle, parfaite lorsque tu continues de chercher style.
Étape 3 Les ressources
N’attends pas de tout savoir dessiner de tête pour te lancer. Utilise des références, des photos, le décalque si nécessaire, des photomontages. Il y a des règles à respecter évidemment, notamment sur les droits des images, mais ces outils existent pour t’aider. Pour mes pièces personnelles, je combine souvent des fragments trouvés séparément pour composer une scène cohérente qui correspond à ma vision. Je veille à ce que la photo source ne soit pas reconnaissable et je travaille les proportions et la lumière pour un résultat unique. C’est une pratique qui m’a longtemps fait honte, jusqu’au jour où j’ai lu une interview de Kelly Smith qui décrivait un processus très proche. Cela m’a profondément décomplexée. Apprendre ensuite que Norman Rockwell photographiait des modèles pour projeter et décalquer ses références a renforcé cette conviction. Même les plus grand·es articulent leur talent avec des outils. Le but n’est pas de se priver, mais de créer. Si tu es en train de chercher style, autorise-toi ces béquilles intelligentes. Tu préserveras ton énergie pour l’essentiel, comme la couleur, les textures, la narration visuelle, les thèmes qui te sont chers. Et tu gagneras en fluidité dans le travail professionnel où les délais exigent parfois d’aller vite. Cette efficacité n’est pas l’ennemie de la créativité. Elle te permet au contraire d’y consacrer le meilleur de toi.
Étape 4 La pratique
Pratiquer est indispensable. Mais pratiquer toujours la même chose te maintient dans une zone de confort qui freine la progression. Pour étirer cette zone, impose-toi des contraintes simples. Une semaine avec un médium différent, par exemple l’encre de Chine. Une autre avec une palette limitée à deux couleurs. Une autre encore où tu traites le même sujet avec plusieurs techniques. Choisis parfois des sujets très simples comme une pomme. En fixant le sujet, tu retires l’angoisse du « quoi dessiner » et tu te concentres sur l’interprétation, donc sur le style. Si tu évites les personnages parce que c’est difficile, commence par des silhouettes de loin, intégrées dans un grand décor. Tu mettras de la vie dans tes scènes sans te heurter d’emblée aux proportions complexes. Tout cela est particulièrement utile si tu continues de chercher style, car ces exercices forment des repères. Tu vois ce qui résonne, ce qui t’ennuie, ce qui t’ouvre une piste.
Aller un cran plus loin avec des projets fictifs
La pratique ne se limite pas aux exercices. Pour nourrir ton portfolio, imagine des projets de A à Z. Demande-toi à quoi pourrait ressembler un packaging de thé illustré par toi. Puis réfléchis à la meilleure manière de le montrer. Une photo stylisée, un décor discret, des éléments graphiques qui prolongent l’illustration. Je pense à Laura Lhuillier, qui présente souvent ses projets en situation, avec des éléments illustrés ajoutés dans l’image pour créer une mise en scène cohérente. C’est une excellente façon de montrer comment ton travail vit dans le monde réel. Si tu es en train de chercher style, ce type de projet fictif t’aide à clarifier ce que tu veux pour de vrai, et à permettre aux clients de se projeter.
Sauter l’introspection conduit souvent à changer de style comme de chemise, à se laisser influencer par le dernier courant sans sentir d’alignement. Oublier de s’inspirer en profondeur finit par assécher l’élan créatif. Se priver d’outils par principe prend trop de temps et épuise. Se contenter de pratiquer ce qu’on sait déjà faire ralentit l’émergence d’une vraie écriture. Si tu continues de chercher style, garde ces écueils en tête, non pour te mettre la pression, mais pour t’offrir un cadre souple qui te maintient dans le mouvement juste.
Rappelle-toi que tout compte. Tes images évidemment, mais aussi la façon dont tu cadres, le choix des décors, les petites choses que tu montres de ta vie, les couleurs qui reviennent, l’ambiance de tes photos. Rien de tout cela n’est une obligation. C’est simplement une matière supplémentaire pour déployer ton univers avec constance. Si tu es en train de chercher style, la cohérence naît d’une accumulation de microchoix fidèles à ta boussole émotionnelle.
Plan d’action simple
Écris sur un post-it les quatre étapes. Introspection, inspiration, ressources, pratique. Garde-le près de toi quand tu travailles sur ton portfolio. Avant une session, prends une minute pour te poser trois questions. Qu’est-ce que je veux faire ressentir aujourd’hui. Quelle source m’inspire vraiment au-delà de la surface. Quel outil peut me faire gagner du temps pour concentrer mon énergie sur la couleur, la matière, la narration. Après la session, note ce qui t’a plu, ce qui t’a manqué, ce que tu veux creuser. Si tu continues de chercher style, ce rituel te permet de progresser sans te disperser.
Changer de regard sur l’absence de style
Voir l’absence de style comme un blocage fige. La voir comme une zone de recherche ouvre. Tu n’es pas en retard. Tu es en chemin. Et si tu es en train de chercher style, ce chemin est précisément l’endroit où ton univers se construit. Accorde-toi du temps. Ose les essais. Accueille les résultats moyens autant que les réussites. Le style ne surgit pas en un jour. Il se révèle quand tu te donnes la permission de tester, de trier, d’approfondir.
Conclusion
Le style n’est ni un masque ni une cage. C’est un langage visuel qui te ressemble, qui accepte d’évoluer sans se renier. Il se nourrit de ce que tu es, de ce que tu aimes, de ce que tu regardes, de la manière dont tu mets en scène ton travail et ta présence. Il grandit à mesure que tu crées avec des contraintes intelligentes, des outils choisis et une intention claire. Si tu es en train de chercher style, pose simplement la première pierre aujourd’hui. Écris deux phrases sur l’émotion que tu veux transmettre. Cherche une référence à la source de tes références. Utilise une photo pour résoudre un blocage. Dessine une pomme, puis une autre, puis dix. Imagine un packaging et photographie-le comme si c’était un vrai. Et recommence demain.
Je suis convaincue que cette façon de travailler te permettra de voir l’absence de style non comme une faille, mais comme une opportunité stimulante de creuser ce qui te rend unique. Merci d’avoir lu. Prends soin de toi et à très vite pour un prochain rendez-vous autour de l’illustration.
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J’ai suivi l’année dernière la formation l’Illustration l’atelier et depuis j’aime à la suivre, cela m’aide beaucoup !
— Garettaz